Que mon enfant soit ou ai été victime

 

 

Consultez également le site de renseignements d'INFOVAS- RENSEIGNEMENTS POUR LES PARENTS ET LES ENFANTS

  

 

 

COMMENT RECONNAÎTRE L’ENFANT VICTIME D’AGRESSION SEXUELLE? - QUELQUES INDICES

 

COMMENT OUVRIR – AMENER L’ENFANT À SE CONFIER

 

QUE FAIRE SI L’ENFANT DÉVOILE UN ABUS

SOINS

 

COMMENT RECONNAÎTRE L’ENFANT VICTIME D’AGRESSION SEXUELLE? - QUELQUES INDICES

 

L'enfant victime d'agression sexuelle n'est pas toujours capable d'informer spontanément son entourage de la situation qu'il vit. Par contre, certains indices que quelque chose ne va pas devraient alerter l’entourage et inciter les adultes responsables à vérifier auprès de lui ce qui se passe.

 

Parmi ces indices, on retrouve ¹-²-⁴:

 

o   Des changements soudains observés chez un enfant que vous connaissez;

o   De la régression;

o   Une perte marquée d'intérêt pour une activité aimée et une diminution importante de la performance, voire l'abandon de cette activité;

o   Des difficultés scolaires;

o   Des troubles de sommeil (terreurs nocturnes, cauchemars) ou d'alimentation (ne s’alimente plu ou dévore littéralement), des douleurs abdominales, des vomissements, des saignements de nez;

o   Une tendance à éviter certaines personnes, certaines situations ou des lieux particuliers;

o   Un trouble de l’image corporelle : refus de se dévêtir dans certains lieux (piscine, vestiaire...) ou pour dormir, ou désir d’enfiler une quantité excessive de vêtements, lavements excessifs ou refus de se laver;

o   Le développement de certaines phobies (ex : peur de mourir), de comportements compulsifs ou de craintes exagérées (ex : angoisse de séparation);

o   L’allusion par l’enfant au fait qu’il est le préféré d’Untel;

o   Des craintes inhabituelles de certains adultes ou refus d’être laissé avec ceux-ci;

o   La recherche inhabituelle de solitude, une tendance à se replier sur soi, à faire des fugues, l'absentéisme scolaire;

o   La présence de séquelles physiques : contusions, brûlures, Irritation ou changements inexpliqués au niveau des organes génitaux, de l’anus, de la bouche (dilatation anale, saignement vaginal, présence de cheveux, de poils ou de sécrétions), maladies transmises sexuellement, blessures répétées;

o   L’aversion ou la fascination inaccoutumée pour les contacts physiques;

o   Un vocabulaire sexuel étonnamment élaboré;

o   Des intérêts insolites pour la sexualité adulte, comportements et intérêts génitaux inadéquats pour son âge (avec d’autres enfants, des animaux, des jouets);

o   Des comportements de séduction excessifs (il s’agit en réalité de soumission)

o   Des déclarations ou dessins explicitement sexuels;

o   Une diminution de l'estime de soi et un besoin inhabituel de renforcement positif;

o   Une attitude triste, négative, souvent agressive et même autodestructrice, de l'irritabilité, des pensées suicidaires;

o   Des changements brusques d'humeur;

o   Le mensonge compulsif;

 

L’observation d’indices ne permet pas de conclure qu'un enfant ait été victime d'agression sexuelle, mais elle peut indiquer que quelque chose ne va pas, particulièrement si ces comportements perdurent ou s'ils se combinent à d'autres comportements non coutumiers. Ces indices pourraient aussi permettre d'identifier d'autres types de mauvais traitements, des problèmes familiaux, scolaires ou liés à l'estime de soi.

VOUS DEVEZ VÉRIFIER, AVEC TACT, LE BIEN-FONDÉ DE VOS INQUIÉTUDES.

 

 

COMMENT OUVRIR - AMENER L’ENFANT À SE CONFIER²

 

«Je te sens tout triste et je voudrais t’aider... ». Insistez en douce sur le fait qu’il y a des choses qui sont dures à dire. « Parfois, on a peur des conséquences, on a honte mais on ne devrait pas. Parfois aussi, on craint de faire du mal à quelqu’un...».

 

Si votre doute persiste et que l’enfant se mure dans le silence, se méfie ou  réagit violemment, ne vous laissez pas intimider par des proches qui vous diraient que vous hallucinez ou que vous êtes hystérique. Osez dire : « Je pense que quelqu’un te fait des choses qui ne te plaisent pas et que tu as peur d’en parler; cela arrive malheureusement, à trop d’enfants ». Si vous restez calme, si vous ne suggérez pas les réponses, il saura bien vous dire si vous vous trompez.

 

Enfin, si vous craignez d’être malhabile ou de brusquer l’enfant vous pouvez vous faire aider dans cette démarche par un professionnel qualifié que vous consulterez seul-e d’abord, sans que l’enfant soit mis au courant, à ce stade-ci, de votre démarche.

 

Si votre enfant vous confie qu’il a été l’objet de sollicitation sexuelle ou d’abus, croyez-le. Les fausses déclarations d’enfants sont rarissime dans ce domaine et vraisemblablement inexistantes de la part des tout-petits. Ce serait alors votre devoir, non seulement de le soustraire à toute récidive, mais de lui fournir une interprétation de ce qu’il a vécu et de l’éveiller à une autre vision de la sexualité. L’enfant victime d’abus sexuels subit des préjudices affectifs graves et a besoin d’être aidé.

 

L’attitude des membres de la famille est toujours capitale : au moment de prévenir les abus,  afin que l’enfant assimile l’idée de se protéger sans être bouleversé; au moment de réparer, afin de ne pas aggraver son sentiment de culpabilité et de le délester du poids de la faute.

 

ET PUIS ENCORE...

 

o   Gardez votre calme.

o   Prenez du temps pour parler avec lui ou elle; informez-vous de ses préoccupations et de ses soucis.

o   Encouragez-le à se confier, comme il le ferait s’il s’était fait voler son vélo.

o   Écoutez-le attentivement s’il vous dit qu’il n’aime pas la personne à qui vous le confiez ou s’il décrit un abus indirectement : « Un de mes amis m’a raconté que ... ».

o   Tentez de démêler les faits.

o   Évitez les conclusions hâtives qui le bouleverseraient davantage.

 

 

QUE FAIRE SI L’ENFANT DÉVOILE UN ABUS²-³-4

 

 Les conseils qui suivent s’adressent à la personne qui recueille les confidences de l’enfant, qu’il s’agisse d’un enseignant, d’un parent, d’un entraîneur sportif ou autre...

 

o   Encouragez-le à en parler, sans le brusquer.

o   Utilisez les mêmes mots que lui pour en parler.

o   Tentez délicatement de lui faire préciser les faits s’il en parle de manière vague.

o   Évitez de l’interroger. Les questions fermées (celles auxquelles on répond par oui ou non) ou qui offrent un choix entre deux réponses sont suggestives et peuvent compromettre le processus d’investigation.

Voici quelques exemples de questions suggestives qu’il faut à tout prix éviter de poser aux enfants.

-        Est-ce que quelqu’un a touché à tes parties?

-        Est-ce que X t’a touché-e là?*

-        Et-ce que tu as vu son pénis? (Sa vulve? Ses seins?- ajout par INFOVAS*)

-        Est-ce que tu étais nu-e?*

-        Est-ce qu’il t’a touché-e par-dessus ou sous tes vêtements?*

o   Rappelez-vous qu’il ne vous appartient pas de mener une enquête et qu’il est important d’éviter à l’enfant de répéter trop souvent les détails de son histoire.

o   Évitez les jugements et les reproches.

o   Montrez que vous le comprenez. L’attitude de la première personne à recevoir la confidence est déterminante dans le processus de guérison de l’enfant. C’est à ce moment précis que commence à se rétablir sa capacité de confiance en l’adulte.

o   Rassurez-le en lui disant qu’il a bien fait de vous en parler.

o   Affirmez qu’il n’est aucunement responsable. L’enfant, pour donner un sens à cet évènement, pourra croire que c’est arrivé par sa faute, qu’il est puni pour ses inconduites, réelles ou imaginaires.

o   Évitez de lui parler de l’agresseur comme d’un méchant, mais parlez-en plutôt comme une personne malade. Il ne faut pas oublier que la majorité des agresseurs font partie de la famille ou de l’entourage de l’enfant et que ce dernier a souvent un lien affectif avec son agresseur.

o   Faites savoir à l’enfant qu’il a bien fait de vous parler, que vous allez faire tout ce que vous pouvez pour l’aider.

o   Ne lui promettez pas de garder le secret sur ses confidences. Expliquez-lui que vous devez en parler à des personnes qui s’occupent de veiller à la sécurité des enfants. Dites-lui qu’il est important de signaler pour :

-        le protéger afin de faire cesser l’agression en cours ;

-        qu’il obtienne de l’aide ;

-        le libérer d’un secret culpabilisant et destructeur ;

-        éviter les nouvelles situations de violence sexuelle pour lui et pour d’autres enfants;

-        permettre à ses parents de recevoir de l’aide.

o   Expliquez-lui ce que vous allez faire concrètement et tenez-le au courant.

o   Il est possible qu’après avoir parlé, l’enfant se taise ou se rétracte. Respectez son silence. L’enfant ne parle que quand il est prêt. Évitez de l’obliger à s’exprimer, même s’il l’a déjà fait précédemment.

o   Consignez soigneusement par écrit les propose de l’enfant et le contexte dans lequel il s’est confié.

o   Informez les parents (si ceux-ci ne sont pas mis en cause);

o   Signalez le cas à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) si l’abus a lieu à l’intérieur de la famille et aux autorités policières si l’abus est extra-familial.

o   Consultez un professionnel afin qu’on vous conseille sur la marche à suivre et les attitudes à adopter.

 

 

SOINS²

 

Quant aux soins à prodiguer à l’enfant, il revient à un organisme spécialisé ou à un professionnel compétent d’en décider. Ils varieront selon le lien entre l’agresseur et la victime, l’âge de l’enfant, le type et la durée de l’abus, la nature des gestes commis, etc.

 

 

 

1)       Gouvernement du Québec, Guide d’implantation - Politique de prévention et d’intervention en matière de violence et d’agression sexuelle – Pour pratiquer des activités sportives et de loisir en toute sécurité, direction de la santé publique, de la planification et de l’évaluation de la Régie régionale de la santé et des services sociaux de la Montérégie, 2000.

2)       Robert, Jocelyne, Te laisse pas faire! Les abus sexuels expliqué aux enfants, Éditions de l’Homme, 2000

3)       Saint-Pierre, Frédérique et Viau, Marie-France, L‘enfant victime d‘agression sexuelle - Comprendre et aider, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2010.

4)       Young, Suzanne et Durocher, Lise, Guide de soutien à la pratique en abus sexuels et en comportements sexuels problématiques chez les enfants âgés de 0 à 11 ans, Centre jeunesse de Montréal, Institut universitaire, 2010.

 

*Les ajouts au féminin ont été faits par INFOVAS.