Famille

 

AVEC LA FAMILLE

 

S’il s’agit d’inceste, il est probable ou possible que certains membres de votre famille réagissent mal à cette nouvelle. Il se peut qu’ils continuent à nier la réalité ou même à rejeter la faute sur vous, la victime. Mais parfois, la situation est telle que tous ne la nieront pas.  Probablement que la nouvelle fera surgir chez eux de nombreux sentiments : honte, peine, échec, culpabilité, trahison et frustration. Il ne sera peut-être donc pas aisé à vos proches d’en parler avec vous. S’il s’agit d’une agression extrafamiliale, les membres de votre famille seront probablement davantage ouverts, disponibles et aidants.

 

AVEC LE CONJOINT

 

À moins qu’il s’agisse d’un nouveau conjoint et que vous préfériez attendre un peu, il est presque essentiel de faire part à votre conjoint de l’agression. Comme il partage votre quotidien, votre intimité, la lui cacher ne peut souvent qu’entraîner des situations incompréhensibles, une prise de distance et vous empêcher de recevoir son réconfort. Le sachant, il peut vous aider à vous donner du temps et de l’espace pour votre démarche. Cela lui permet aussi de ne pas se sentir menacé par les changements qui s’opèrent en vous. Votre conjoint peut être touché et ne pas savoir comment vous aider; il peut alors s’adresser à un centre d’aide ou à un professionnel pour recevoir du soutien.

 

AVEC VOS ENFANTS

 

Peut être vous questionnez vous à savoir si vous devez en parler à votre/vos enfant(s). Il s’agit d’une réponse bien personnelle. Il faut d’abord prendre du temps pour savoir ce qui vos motive à le faire ou non. Il ne s’agit pas de se défaire d’un fardeau, de le lui jeter à la figure lors d’une colère, d’un moment d’impatience ou d’y être confronté brutalement lors d’une de vos reviviscences.

 

Afin de vous aider dans votre réflexion, voici des raisons souvent évoquées par des victimes d’agression sexuelle.

 

POUR :

·         Je ne suis plus comme avant (attitudes : impatience, moins disponible, comportements : colérique, irritable, pleurs, santé, disponibilité, etc.) et je voudrais qu’il sache pourquoi je vis une période difficile, qu’il n’est pas en cause.

·         Il me questionne par rapport à certaines attitudes, certains comportements, passe des commentaires (Pourquoi pleures-tu?, qu’est-ce qui se passe.. tu n’es plus comme avant, t’es toujours en colère…, etc.).

·         Je veux le protéger de l’abuseur (on ne se voit plus, il y a interdiction de contact) ou d’un potentiel abuseur (je ne veux pas qu’il vive la même chose que moi!).

·         J’ai dévoilé à ma famille ou dénoncé à la justice; il peut donc en entendre parler.

·         J’ai fréquemment des flashbacks et j’ai parfois des réactions que je ne peux contrôler.

 

CONTRE :

·         Il est trop jeune.

·         Je ne veux pas le perturber. Ce que l’on ne sait pas ne fait pas de mal.

·         Il n’y a plus de contact avec l’abuseur.

·         L’agresseur est une personne importante pour lui mais il n’y a pas de danger; je suis toujours présent lorsqu’on la rencontre. (Mais l’enfant peut penser que la relation est permise sans restriction et peut rencontrer l’agresseur sans vous en informer.)

·         Je ne me sens pas prête.

 

LES questions CLÉS à se poser: Est-ce que cela vous aiderait à vous sentir mieux? Est-ce que cela  améliorerait votre relation?

 

  

Comment lui dire…

§  Parlez de façon simple, adaptée à son âge.

§  Formulez une explication simple; expliquez  brièvement ce que vous avez vécu  sans entrer dans les détails.

§  Demandez-lui  s’il a des questions. Informez-le d’abord que vous répondrez uniquement à celles avec lesquelles vous êtes à l’aise. Il n’y a pas d’obligation à répondre à toutes ses questions.

§  Retenez les questions auxquelles vous n’êtes pas prêts ou ne désirez pas répondre présentement. Expliquez lui pourquoi vous n’y répondez pas (je ne suis pas prêt émotivement, je ne suis pas certain que cela soit approprié à cause de ton âge, parce que trop personnelle, etc.).

§  Si vous hésitez à répondre à certaines d’entre elles, vous pouvez demander l’avis d’un intervenant ou d’un (psycho)thérapeute. Cette personne peut aussi vous aider à vous préparer à cette rencontre, à formuler vos explications.