Agressions

 

Les victimes ont principalement subi une agression sexuelle plutôt qu’une autre infraction d’ordre sexuel, quels que soient le sexe et le groupe d’âge (84 %).¹

 

 

Les adultes ont toutefois été en proportion un peu plus nombreux que les jeunes à avoir été victimes d’une agression sexuelle (92 % comparativement à 81 %), ce qui est normal puisque les autres infractions d’ordre sexuel comprennent un groupe d’infractions qui visent surtout les enfants.¹

 

 

Près de 90 % des agressions sexuelles ne sont pas déclarées à la police.

 

 

Parmi les infractions sexuelles enregistrées en 2009, plus d’une sur cinq (22 %) l’a été au moins un an après avoir été perpétrée. Cette proportion était plus élevée pour les infractions envers les jeunes (27 %) que pour celles envers les adultes (11 %).²

 

 

Au Québec, 69 % des agressions sexuelles…³

  • se produisent dans des résidences privées
  • sont commises à l'endroit de personnes de moins de 18 ans 

 

La majorité des agressions (69 %) se sont déroulées  dans une résidence privée¹

  • 39 % des agressions se sont produites dans la résidence occupée par la victime et l'agresseur
  • 22 % des agressions se sont produites dans la résidence de la victime
  • 26 % des agressions se sont produites dans la résidence de l'agresseur
  • 11 % des agressions se sont produites dans la résidence d’une autre personne
  • et dans 1 % l’information était inconnue.

 

 

Un peu plus des trois quarts (76 %) des infractions envers les jeunes victimes et 61 % de celles envers les victimes adultes ont été perpétrées dans une résidence privée. Pour les adultes, les autres principaux endroits où ont eu lieu les infractions sexuelles sont¹ :

·         un établissement commercial (14 %) ;

  • la voie publique (10 %) ;
  •  un établissement d’utilité publique (5 %).

 

 

Pour les jeunes, les autres principaux endroits ont été ¹:

  •  une zone de plein air (4 %)
  • un établissement d’enseignement  (4 %)
  • la voie publique (4 %)
  • un établissement d’utilité publique (4 %)

 

 

Près de trois victimes sur dix (31 %) ont été blessées physiquement.

 

 

Les adultes ayant été plus souvent victimes d’une agression sexuelle que les jeunes, comme nous l’avons observé précédemment, il n’est pas surprenant de constater qu’ils affichent une plus forte proportion de personnes blessées physiquement, soit 37 % comparativement à 30 % pour les jeunes. Notons aussi que la proportion de victimes blessées a été un peu plus élevée parmi les victimes féminines que parmi les victimes masculines, quel que soit le groupe d’âge.¹

 

 

La totalité des victimes des agressions sexuelles les plus graves a été blessées tandis que la  proportion n’est que de 34 % pour les victimes des agressions sexuelles les moins graves. Quant aux victimes d’une autre infraction d’ordre sexuel, 18 % ont subi des blessures.¹

 

 

 

Parmi les agressions déclarées aux autorités policières, celles où il y a eu recours à des menaces ou à la force physique sont les plus répandues (61% des cas) ; une arme à feu a été utilisée dans moins de 1% des cas d’agressions sexuelles déclarées et d’autres armes dans 18% des cas [Roberts, octobre 1994].

 

 

 

SITUATION

 

 

LES AGRESSIONS SEXUELLES DANS LES FRÉQUENTATIONS

Le taux d’agressions à caractère sexuel chez les étudiantes fréquentant des institutions collégiales ou universitaires est aussi passablement élevé : il varie de 24 à 84% selon la méthodologie utilisée [Tourigny et Lavergne, 1995].

 

LE VIOL COLLECTIF

On ne dispose pas de beaucoup d’information sur le viol collectif. Les résultats des sondages réalisés pour le comité Badgley avancent que sur l’ensemble des agressions sexuelles commises à l’égard des filles, une sur onze (soit 9%) impliquait deux agresseurs et plus. Sur l’ensemble des agressions commises par plus d’un agresseur, les jeunes filles seraient victimes de neuf attaques de groupe sur dix [Badgley, 1984]. Près de 10 % des agressions signalées aux CALACS sont des viols collectifs [Les agressions sexuelles : ça suffit !, 1993].

 

LE HARCÈLEMENT SEXUEL

Le harcèlement sexuel fait partie des comportements qui empoisonnent sérieusement la vie quotidienne et qui peuvent mener à une détérioration importante de l’état de santé psychologique et physique et des conditions de travail. Il est difficile d’évaluer la fréquence du harcèlement sexuel. La première enquête canadienne sur ce sujet, réalisée en 1981 à la demande de la Commission canadienne des droits de la personne, révélait que 49 % des répondantes avaient été soumises à une « attention sexuelle indésirée ». Depuis, quelques enquêtes, surtout dans le milieu scolaire, et auxquelles nous avons fait précédemment allusion, ont été réalisées. On a maintes fois traité ce sujet à la légère. On a fréquemment nié le problème sous le prétexte que sa définition était trop élastique. Et puis, le harcèlement sexuel est malheureusement trop souvent confondu avec la séduction, l’attirance réciproque. C’est pourtant tout le contraire ; le harcèlement sexuel repose sur la contrainte. Il est généralement répétitif et n’est nullement désiré par les personnes qui le subissent. Il prend diverses formes : il peut être verbal (blagues sexistes et dévalorisantes, propositions insistantes...). Il peut également consister en des regards insistants, des attouchements inadéquats, à de l’affichage de matériel pornographique [Pour que cesse l’inacceptable : Avis sur la violence faite aux femmes, 1993]. Bref, il est constitué d’une série de comportements et d’attitudes qui créent des malaises pénibles et une atmosphère hostile. Il semble que les tribunaux soient davantage appelés à se prononcer sur des affaires de harcèlement sexuel quid pro quo, c’est-à-dire sur des cas où des femmes se voient refuser un emploi ou retirer certains avantages, à moins qu’elles ne soient renvoyées ou obligées de démissionner parce qu’elles ont refusé des avances sexuelles [Drapeau, 1991].

 

LES AGRESSIONS À CARACTÈRE SEXUEL DANS UN CONTEXTE THÉRAPEUTIQUE

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LES MUTILATIONS GÉNITALES FÉMININES

Le groupe de travail sur les mutilations génitales a pour mandat de situer les mutilations génitales dans l’univers des problématiques reliées à la santé des femmes, au respect de leur intégrité physique et psychologique, à la violence exercée à leur endroit et à la gestion de la diversité. De plus, ce comité devra élaborer des stratégies en vue d’éviter que ces pratiques soient exercées au Québec, de quelque manière que ce soit. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a d’ailleurs adopté une résolution en 1994 demandant « instamment à tous les États membres de déterminer dans quelle mesure des pratiques traditionnelles dangereuses pour la santé des femmes et des enfants constituent un problème social et de santé publique dans quelque communauté locale ou sous-groupe que ce soit », et d’établir des « politiques et des programmes qui, juridiquement et dans les faits, mettront un terme aux mutilations sexuelles infligées aux fillettes, à la procréation avant la maturité biologique et sociale ainsi qu’autres pratiques portant atteinte à la santé des femmes et des enfants» [Résolution de l’Assemblée mondiale de la santé WHA47.10, 1994]. (...). L’OMS estime que les mutilations sexuelles portent atteinte à la santé et à la vie de 85 à 115 millions de filles ou de femmes. Elle évalue que chaque année, au moins deux millions de fillettes et de jeunes filles en sont victimes [Mutilations sexuelles féminines : Dossier d’information, 1994]. (...).Les mutilations sexuelles féminines peuvent entraîner des dommages graves pour la santé des fillettes et des femmes qui en sont victimes : hémorragies, infections génitales ou des voies urinaires chroniques, problèmes à la grossesse et à l’accouchement, risques accrus de transmission du VIH. (...).

 

 

 

 

1) Ministère de la Sécurité publique, Les agressions sexuelles au Québec, Statistiques 2006

2) Ministère de la Sécurité publique, Les agressions sexuelles au Québec, Statistiques 2009

3) www.agressionssexuelles.gouv.qc.ca/fr/

 

4) Extrait/ adapté/résumé de Gouvernement du Québec, Les agressions sexuelles : STOP, 1995