Interventions et outils thérapeutiques

 

 

Le besoin d’un suivi psychosocial peut varier considérablement d’une personne à l’autre. Il est important que l’accompagnant (psychologue, psychothérapeute, sexologue, psychoéducateur-trice, intervenant-e, etc.) s’adapte aux demandes de la personne, tout en l’aidant à prendre conscience de certains aspects auxquels elle n’a peut-être pas pensé.

 

Généralement, les victimes passent par différentes phases de récupération, qui varient en intensité et en longueur selon plusieurs facteurs: les circonstances de l’agression, le lien entre la victime et l’agresseur, le soutien de l’entourage, les conditions de vie de la victime et ses caractéristiques personnelles (personnalité).

 

La majorité des victimes présentent des symptômes de stress aigu et de stress post-traumatique (réf. : DSM V). Il est donc important d’évaluer la prévalence de ces symptômes afin d’être en mesure de traiter adéquatement.

 

 

 

Objectifs thérapeutiques généraux

 

 

 

Les objectifs poursuivis tout au long de la thérapie sont nombreux et varient d’une personne à l’autre, selon la façon dont l’agression a affecté la victime. D’une manière générale, il s’agit d’aider la victime à composer avec les conséquences psychologiques et les problèmes concrets qui résultent de l’agression, afin qu’elle retrouve, autant que possible, son fonctionnement antérieur.

 

 

 

Tout au long du processus, les démarches sont expliquées à la victime et aucune décision n’est prise sans qu’on en ait préalablement discuté avec elle. Il est essentiel de respecter son choix en tout temps.

 

 

 

Objectifs particuliers

 

 

 

  • Aider la victime à exprimer ses émotions par rapport à l’agression et à ses conséquences: peur, colère, dégoût, honte, sentiment d’être souillée, tristesse, etc. 

 

  • Aider la victime à se défaire de ses sentiments de responsabilité, de culpabilité et de blâme.
  • Aider la victime à accepter cette expérience, à l’intégrer dans sa vie et à retrouver son autonomie en reprenant progressivement ses activités habituelles ou en s’adonnant à de nouvelles activités.
  • Aider la victime à répondre aux questions qu’elle se pose au sujet de l’agression: «Pourquoi moi?», «Qu’est-ce que j’ai fait pour que ça m’arrive?», «Pourquoi a-t-il fait ça?».
  • Explorer les sentiments liés à l’image de soi : sentiment de vulnérabilité, d’insécurité, diminution de la confiance en soi, changement de l’image corporelle.
  • Aider la victime dans ses démarches auprès des services de police, du système judiciaire, des services de santé, de l’IVAC, de son employeur, de son propriétaire.
  • Aider la victime à faire face aux symptômes de stress post-traumatique: hyperactivité neurovégétative, évitement de stimuli associés au traumatisme, détresse et incapacité sur les plans social et fonctionnel, réminiscence de l’événement traumatique sous diverses formes.
  • Aider la victime à faire face à des souvenirs liés à des expériences passées traumatisantes qui peuvent ressurgir à la suite de l’agression; il est important d’en tenir compte et d’en évaluer les effets sur le rétablissement de la victime.
  • Aider la victime à surmonter son anxiété face à ses relations futures.

 

 

 

Outils d’intervention

 

 

 

Voici une liste non exhaustive d’outils utilisés en suivi thérapeutique. Ils ne sont pas nécessairement utilisés de façon systématique avec toutes les victimes et s’intègrent dans un processus thérapeutique global.

 

 

 

  • désensibilisation systématique;
  • relaxation de type Jacobson;
  • exercice physique (marche, natation, etc.) ;
  • recadrage des cognitions;
  • normalisation des réactions symptomatiques;
  • traitement pharmacologique si nécessaire;
  • inscription à un cours d’autodéfense (6 mois après l’agression).

 

 

 

1)       Source : Gouvernement du Québec, Guide d’intervention médicosociale auprès des victimes d’agression sexuelle, Ministère de la santé et des Services sociaux, 2010.