Dans cette parution, je vous propose donc d’explorer les phases de réactions suite à une agression, le trouble de stress post-traumatique, le processus de guérison et d’essayer de comprendre l’empreinte que laisse un tel évènement dans notre mémoire. J’aborde aussi la question complexe de la mémoire retrouvée et des faux souvenirs, ainsi que le cri intérieur de plusieurs d’entre nous « Peut-on un jour s’en sortir, ne plus seulement survivre, retrouver un équilibre, une joie de vivre… enfin… VIVRE à nouveau? ».

Personne n’a de réponse apprise pour faire face à une agression… et plus nous sommes jeunes, plus nous sommes démunis. Nous tentons alors d’utiliser des stratégies afin de réguler-réduire, minimiser, tolérer, maîtriser- les conséquences de cet évènement traumatique. Fréquemment, le premier réflexe est de fuir pour survivre, pour oublier la souffrance. Certaines victimes tenteront de fonctionner « comme si de rien n’était », en essayant de mettre de côté l’agression, parfois en l’occultant. D’autres s’évaderont dans la dépression, l’anxiété, la somatisation, les relations malsaines, les problèmes alimentaires, l’alcool, la drogue, le travail, le jeu compulsif, la prostitution, le contrôle ou utiliseront de nombreuses autres stratégies d’ajustement. C’est souvent après un constat d’échec de l’une ou plusieurs de ces stratégies d’adaptation et de protection ou lorsque le passé refait surface et nous « rattrape » que l’on pren

La présente revue aborde la honte et la culpabilité, deux émotions saines et normales que nous développons tous en bas âge et qui se manifestent de façon sporadique tout au long de notre vie. Par contre, chez certaines personnes, dont plusieurs/certaines victimes d’agression sexuelle, ces émotions prennent des proportions démesurées et ne remplissent plus un rôle normale. Elles deviennent toxiques. En modifiant le regard que nous portons sur nous, en transformant nos attitudes, nos conceptions et nos manières d’être dans l’existence nous pouvons nous en départir.